La playlist VIP par Claire Denamur

Claire Denamur - Crédit photo : Sabryna Duvaudié

Quand on commence à faire des interviews on se rend vite compte qu’il y a des rencontres avec des gens plus sympathiques que d’autres. Et ce fût le cas avec Claire Denamur. J’ai découvert, au fur et à mesure qu’elle me dévoilait ses goûts musicaux, une jeune femme généreuse dont on a envie de découvrir l’univers. Son univers parlons-en est fait de sonorités pop mêlées à de la country folk.
Son album « Vagabonde » paraîtra le 19 septembre prochain.

Sa playlist VIP :

  • « Hurt » – Johnny Cash : C’est une reprise de Trent Reznor popularisé par Johnny Cash. C’est un enregistrement à la fin de sa vie. Cette chanson est dans mon top 2 des chansons dans lesquelles je m’identifie le plus. Dans le propos. Il s’agit des abus de l’héroine qui fait perdre beaucoup de gens autour de soi et s’isoler. Mai shéroine mise à part car ça ne me concerne, c’est un texte dans lequel je me retrouve énormement. Elle me rappelle une période de ma vie et que j’ai évolué depuis cette époque là.
  • « Wish You Were Here » – The Pink Floyd : L’autre chanson de mon top 2. Il y a une phrase qui m’a particulièrement marquée depuis que je suis jeune. « So you think you can tell Heaven from Hell » qui veut dire « Alors tu penses vraiment pouvoir faire la différence entre le paradis et l’enfer ». Je trouve ça extrêmement cru et violent comme questionnement. Et moi j’ai l’impression de passer ma vie entière à savoir si je ne suis pas au paradis ou en enfer. ça vacille systématiquement de l’un à l’autre.
  • « Hound Dog » – Big Mama Thornton : C’est l’original qu’a repris Elvis Presley. Sauf que l’original est en accord mineur, qui lui donne un côté vaudou du sud des Etats Unis. Elle elle est d’origine texane. On est pas loin du bayou. Et c’est un peu vaudou, tribal. ça ramène à une époque où les enregistrements sont très sales, granuleux et grinçants. Et Big Mama Thornton jouait divinement de la batterie et de l’harmonica. Ce qui est rare pour une femme. Et à ses heures perdues aussi de la guitare éléctrique. Et qui était une femme plutôt forte et qui avait une voix incroyable qui porte.
  • « Fade Into You » – Mazzy Star : Une chanson des années 90. Je l’avais découverte dans un film avec des jeunes au lycée américains qui sont méchants envers les uns et les autres. Mais au delà de ça, c’était une chanson très planante en ternaire. Et qui dure pendant quatres minutes sur les trois mêmes accords. Mais qui est vraiment envoûtante et qui touche au plus profond. Et les paroles c’est de disparaître dans l’amour envers quelqu’un, d’obtenir l’osmose. Une belle chanson d’amour mais pas à l’eau de rose. Comme je les aime, à petites doses. C’est très subtil.
  • « Don’t Think Twice, It’s All Right » – Bob Dylan : ça c’est un souvenir lié à mon père. Quand j’étais dans le ventre de ma mère et dans mon berceau, mon père jouait du Bob Dylan à la guitare et un harmonica. Et je ne savais pas qu’il jouait aussi bien de la guitare. Je l’ai su qu’à mes 18 ans pour mon anniversaire. On faisait la fête. Et il a sorti la guitare et s’est mis à chanter cette chanson. C’est un souvenir très très vif qui me reste. Et j’aime aussi le côté très paternel dans la chanson. « ça sert à rien de se faire du souci, je suis là, je te protège » C’est une chanson qui sied totalement le contexte.
  • « La Nuit Je Mens » – Alain Bashung : Ce texte est un texte qui permet de voyager juste en chanson et en écriture. Et moi je me vois dans ce train entrain de traverser des paysages entier. Et puis Bashung je peux pas l’expliquer autrement. Les gens ont du mal souvent à expliquer leur rapport à Bashung. Il est tellement profond. Je trouve beaucoup de vérité dans cette chanson.
  • « Prohibition » – Brigitte Fontaine : J’ai envie de mettre cette chanson parceque je défendrai toujours Brigitte Fontaine. J’adore le fait de dire à voix haute je suis vieille et je vous encule. Je trouve ça d’une profonde vérité. C’est à dire je suis ainsi et je vous emmerde. Car je suis comme je suis. Je suis vieille et je suis ridée. Et elle s’habille comme une libéllule. J’aime la paire de couilles porté par cette femme. Et la capacité de faire comme elle a envie de faire. Sans concessions jamais. Et elle est rare en France.
  • « Black Dog » et « Immigrant Song » – Led Zeppelin : Obligatoirement Led Zeppelin. Ce sont des chansons de pouvoir, de colère, de rage. Autant à une époque c’était Rage Against The Machine, mais toute ma vie ce sera Led Zeppelin. C’est ce qu’on appelle se défouler par la musique. C’est mettre quelqu’un KO en uppercut et en droite par la musique. Et moi c’est ce que je me mets à 8h du matin quand il faut que je me lève et qu’il faut que je sois en pleine forme. C’est ce que j’écoute quand je fais le ménage chez moi. C’est ce que j’écoute en boucle et en boucle sans me lasser. Pour moi c’est une des musique les plus puissante qui éxiste. La hargne dans la voix et la puissance, l’électricité qui passe dans es guitares.
  • « Venus In Furs » – The Velvet Underground : J’aime pas trop la période quand il chante avec Nico. Mais j’aime beaucoup cette chanson. C’est le Velvet qui a pris de l’héro, le lsd etc… C’est la musique sous emprise de la drogue. Toute une époque qu’on a connu avec les Doors aussi. Mais alors là c’est la chanson la plus glauque qui donne le plus envie soit de se jeter par la fenêtre, soit de se tuer par l’héroine et la lsd. J’aime la capacité de cette chanson à pousser à de telles émotions physiques. J’aime comme une chanson peut comme un film susciter une réaction physique. Je trouve ça extrêmement intriguant et c’est rare.
  • « Echoes » – The Pink Floyd : Je remets une de Pink Floyd car c’est mon album préféré. Et en plus le live à Pompei pour Echoes est superbe. Je ne peux pas expliquer. C’est un peu un tout. C’est leur capacité à créer un monde à part entière grâce à une chanson et un univers musical. Mais en plus de ça c’est aussi le propos. C’est une époque. C’est un critique d’une époque. C’est aussi quelque part ce que je traite dans mon deuxième album [ndlr:sortie prévu le 19 septembre] le fait de pointer un peu du doigt l’individualisme ambiant. Et à l’époque on est post 68. Quand je l’écoute au casque j’ai l’impression de partir sur une autre planète. Et puis les Pink Floyd c’est un peu une autre planète.

« Bang bang bang » (teaser) :

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Concerts :

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