La playlist VIP de Noé Preszow

Portée par l’hymne À nous de son premier album, la pépite bruxelloise qui prend l’époque à rebrousse-poil s’est imposée comme un poète de premier rang, à tout juste vingt-cinq ans…
Et à mille lieues de la touche Tuche qui gâte parfois les talents joyeusement fêlés de Belgique. La preuve en images sonores.

La playlist VIP :

  • « La ballade nord irlandaise » – Renaud : C’est un souvenir d’enfance. J’ai 6 ans. C’est comme ça que je découvre Renaud. J’ai eu un coup de foudre immédiat. J’ai voulu savoir qui est cette personne, qui est cette voix. C’était en 2001 un peu avant qu’il revienne avec « Boucan d’enfer ». C’est une voix et une musique qui m’interpelle. à cette âge là j’écoutais déjà beaucoup Barbara, Yves Montand, Brassens. Et là j’imagine que c’est ce que j’ai déjà entendu mais avec une dimension qu’on peut qualifier d’un peu plus pop. Tout d’un coup il y a quelque chose d’un peu plus teignieux. Moi qui était un peu en colère contre toutes et tous, j’ai découvert qu’il y en avait un autre.
  • « Mon enfance » – Barbara : Barbara c’était une voix que j’entendais beaucoup. que ma mère écoutait beaucoup. Et au début elle me faisait un peu peur. Je l’associais à la nuit. Mais ça m’intriguait. Et puis c’est devenu une voix familière et une nécessité d’y revenir souvent. Cette chanson me fait penser à ma grand mère. C’est une chanson à la fois pudique et d’une clarté absolue. C’est le genre de chanson où on ne se pose pas la question de la modernité, de l’époque. Barbara est au delà de ces questions là. Elle a son souffle son piano et ses mots. Et ça traverse le temps.
  • « Il n’y a pas d’amour heureux » – Georges Brassens : Tout d’un coup il y a un lien qui se fait. Pour moi c’est comme ça qu’on vient à la poésie. C’est pas avec un livre qu’on regarde et on te dit tient regarde c’est de la poésie. C’est ma chanson préférée de Brassens avec « La non demande en mariage ». J’aimais bien toutes les chansons plus tristes, plus mélancoliques. Je l’écoute beaucoup moins aujourd’hui. Mais j’y reviens de temps en temps par période. C’est trop d’émotions, de pureté. Il y a une forme de simplicité. Même si Brassens c’est du texte ciselé qui moi me bouleverse et me ramène à l’enfance avant que tout devienne source de joie. .
  • « De la main gauche » – Danielle Messia : Je l’ai découverte via Catherine Ribeiro. C’est une chanson très forte sur le secret et l’intimité. Quand j’ai découvert la voix de Catherine Ribeiro j’étais loin de chez moi en voyage, seul. Elle a marqué une certaine génération. Elle a moins traversé le temps que d’autres chansons de la même époque. Catherine Ribeiro a eu du succès avec son groupe Alpes puis qui a un peu disparu. Moi j’écoute ça comme un double secret. J’ai toujours été sensible aux voix. Et sa voix est magnifique. J’ai jamais été très fan des gens qui murmurent.
  • « Free money » – Patti Smith : Tout d’un coup je me suis ouvert à autre chose que la chanson française. Ma culture folk s’arrêtait à l’époque à Led Zeppelin et Bob Dylan. J’ai découvert ça et Neil Young en allant à la médiathèque. Parfois je découvrais des choses que personne ne connaissait, et parfois je découvrais des artistes qui avaient été des évidences pour des générations entières. à ce moment là c’était pas des algorythmes qui nous disaient ce qu’on allait aimer. Le mystère était important. Patti Smith c’est ce coeur qui bat, ce débit, ce flow. On ne sait pas si c’est la réincarnation de Rimbaud. Il y a quelque chose de divin chez elle. Elle me bouleverse. La poésie ça va plus loin que tout le reste.
  • « You want it darker » – Léonard Cohen : J’aime cette façon de flotter. C’est une écriture vraiment singulière, profonde. Du premier à son dernier album c’est un univers, c’est une magie. C’est un mélange de choses à la fois palpables et charnelles. Et le son m’intéresse aussi. Les premiers albums sont avec la guitare acoustique. Les derniers on ne sait pas trop si c’estfait avec l’ordinateur. Mais il y a des choeurs et un violon. C’est ce mélange de textures que j’aime. Il fait parti des gens à qui je pense pour ne pas sombrer. Comme Barbara, Dylan, Charlie Chaplin. Ce sont des gens qui arrivent à avoir un monde dans le réel et ailleurs. Il y a un lien entre tout ces gens là.
  • « Arkansas » – MC Solaar : MC Solaar c’est un phrasé, un imaginaire. Ce morceau raconte l’histoire d’une tuerie aux Etats-Unis. Elle raconte comment un père fait un cadeau fait un cadeau à son fils qui ensuite tue dans son école. C’est une chanson très courte. Je choisis cette chansons pour sa magie. Comment il arrive en si peu de temps à nous faire imaginer cette histoire. C’est un fait divers et il transforme ça en poème.
  • « Now run » – Hania Rani : Ces dernières années j’écoute beaucoup de musique instrumentale. J’adore cette ambiance là.
  • « Not dark yet » – Bob Dylan : Une chanson des années 90. C’est la meilleure chanson sur son meilleur album. Elle m’a beaucoup accompagnée, car je l’ai traduite et je l’ai chantée sur scène. J’avais prévu de la mettre sur mon EP et puis finalement non alors qu’elle a donné le titre à l’EP « ça ne saurait tarder ».
  • « Key west » – Bob Dylan : ça m’intéresse quand il y a une oeuvre. Et Dylan il y a de quoi faire. c’est rare que je découvre un artiste par son premier album. C’est pour ça que j’ai hâte de sortir d’autres albums. Même sur son dernier album à 80 ans ça reste génial, énigmatique. C’est très proche du réel et en même temps mystérieux. La notion de transformation est capitale chez Dylan. C’est ça la différence entre un artiste qui me plaît et qui me plaît pas. C’est quand il y a cette notion. C’est pas juste attendu. Cette notion de futur, de vision. Et chez Dylan on est servi.
  • « Imago » – Tukan : C’est un groupe belge. Je les trouve très inventifs. C’est instrumental.
  • « La jeune fille et la mort » – Schubert : ça m’a beaucoup nourrit aussi

Le clip « L’intime et le monde » :

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Une playlist enregistrée au Printemps de Bourges

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