La playlist VIP par Oldelaf

Oldelaf - Crédit : Franck Bohbot

Oldelaf pour ceux qui ne connaîtraient pas encore c’est un artiste qui vous donne la banane à chaque écoute et encore plus sur scène. A chaque fois il fait mouche. Son humour est plus que jamais efficace dans l’opus « Le monde est beau » qui vient de sortir. C’est simple si vous avez un coup de blues vous lancez « La tristitude » et vos soucis sont oubliés.
C’est donc après presque un an d’échanges de mails qu’on a pu faire sa loooongue playlist idéale. Comme on dit plus c’est long… plus c’est bon. Je vous laisse juger.

La playlist VIP :

  • « Love » – John Lennon : La meilleure chanson de tous les temps. C’est pas la plus connue. C’est juste piano guitare voix. Je trouve qu’elle a quelque chose d’absolu dans sa simplicité. Il passe en revue tout ce qui peut être l’amour y compris quelque chose de très simple et très sain. Les harmonies ne sont pas incroyablement compliquées. Mais c’est incroyable. Je préfère sa carrière d’après Beatles. Y’a eu des hauts et des bas. Mais il ya des choses extraordinaire, hors du temps. Et « Love » est extrêmement hors du temps. C’est assez scotchant. Ce genre de chanson quand je l’écoute je mets quelques minutes à m’en remettre.
  • « Porque Te Vas » – Jeanette : ça vient du film « Cria Cuervos » que je n’ai jamais vu. Mais quelque soit son contexte je la trouve incroyable dans sa mélodie. La voix de Jeanette est incroyable. Et les arrangements sont ultra raffinés et pêchus. J’ai l’impression que tout le monde a une sorte de tendresse pour cette chanson. Elle évoque énormément de choses à tout le monde, alors que peu de gens ont vu le film. Ca touche le génie… Elle m’a toujours beaucoup inspiré.
  • « Ma préférence » – Julien Clerc : Je veux dire tout le respect et l’admiration que j’ai pour la chanson des années 70 en France, à la fois pour le côté kitsch que ça peut représenter et au premier degré en terme d’écoute. Je suis un fan de Julien Clerc, de Joe Dassin, de tout un tas de personnages qui pour moi ont créé un inconscient collectif en France et un amour de la mélodie. La chanson française a vraiment ses lettres de noblesse grâce à des gens comme ça. C’est une bonne chanson. Elle est assez raffinée dans ses harmonies. C’est pas une chanson qui bouge. Mais cet artiste qui arrive à durer des années et des années c’est bien. J’aurais pu aussi citer « Ce n’est rien » ou « J’ai le coeur trop grand pour moi ». Il y a une série de chansons de lui fantastique. Surtout dans cette période 70.
  • « Hallelujah » – Jeff Buckley : C’est une chanson de Léonard Cohen. Mais pour moi c’est Buckley qui l’a inventée. Je trouve ça dingue qu’il ai su voir dans la version originale que je trouve pas bonne, ce qu’était cette chanson. ça fait parti des reprises qui ont marqué l’histoire des reprises. Y’a des reprises qui sont plus connues que l’originale. Et sur Hallelujah c’est peut être la plus belle voix du rock. D’ailleurs c’est bien qu’il ai réussi à se faire classer dans le rock alors qu’il a fait presque que des chansons lentes. Je pense qu’il avait l’esprit rockeur. Mais ses chansons étaient folk. C’est un grand talent. J’adore le live incroyable qu’il a fait juste avec sa guitare dans un bar à Sidney. Il commence dans un bar avec du bruit autour. Et il arrive à chopper tout le monde et à s’installer… C’est un gars qui est parti vraiment trop tôt. ça fait parti des gens qui m’ont blessé quand ils sont parti. Et en plus ça fait parti de ma jeunesse. J’ai laissé des souvenirs d’ado avec Buckley. C’est une chanson qui m’a suivie toute ma vie. Et elle fait parti des 2 chansons qui me laissent dans un état second quand je l’entends. Je m’en lasse pas. Il arriverait presque à me faire croire en quelque chose quand il la chante.
  • « Girl » – The Beatles : J’ai pris celle ci mais j’aurais pu prendre « I want you », « Julia », « While my guitar gently weeps » ou n’importe quelle chanson des Beatles. Pour moi y’a tout. Peut-être pas au niveau des paroles. Même si je suis pas anglophone. J’avoue que les Beatles c’est surtout ce qu’ils ont amené dans l’histoire du rock. Et ce qui est important surtout c’est l’humour qu’ils ont su laisser dans leurs chansons. Et de cet humour sont nées plein de choses incroyables. On en trouve pas chez Oasis par exemple. C’est ça qui a fait ce qu’ils ont été. Il y avait tout le génie musical d’une chanson qui sonne tout de suite et cet humour toujours latent. Ils arrivaient à pas se prendre au sérieux tout en étant le plus grand groupe de tous les temps. Je rêve si un jour j’ai un succès plus national de garder cet humour là. Ce qui est sûr c’est que le lendemain de Chabada j’aurai encore beaucoup de recul sur ce que je fais et d’humour.
  • « Marcia Baila » – Rita Mitsouko : C’est une chanson qui me fait dire qu’il y avait de bonnes choses dans les années 80. J’aime beaucoup cette période. Les chansons de l’époque sont des chansons qu’on peut encore jouer aujourd’hui avec une guitare autour d’un feu de camp. Elles sont ultra bien foutues et populaires. Et dans Marcia Baila ils ont vraiment inventé un son, un décalage total. Et la chanson n’a pas pris une ride. Elle sortirait aujourd’hui ce serait tout autant un succès même si c’était pas les Rita Mitsouko. Et pourtant on ne comprend rien à ce qu’elle chante. Mais elle est martellante. T’as envie de l’écouter avec un casque à fond et de danser. ça me rappelle plein d’images de mes débuts. J’essayais de copier les morceaux que je pouvais entendre à la télé. Le Top 50 c’est vraiment le truc qui m’a formé. « Salut les p’tits clous »
  • « 2xOui » ou « Le bleu du miroir » – Debout sur le zinc : C’est un des deux groupes moins connu mais qui compte pour moi. « 2xoui » c’est une chanson importante dans leur carrière. C’est sur le mariage. Je trouve que le temps s’arrête quand ils la chantent. Ils ont fait cette chanson pendant longtemps sur scène et de temps en temps encore. Et ça fait parti des live que j’ai vu où le temps s’est arrêté. C’était à la Cigale. C’est resté dans la mémoire de tout ceux présents ce jour là. Pendant le concert Simon s’est mis à lever les bras au ciel. Les gens se sont mis à applaudir de manière frénétique et spontanée. Et personne n’est capable aujourd’hui de dire combien de temps cela a duré. J’ai pleuré deux fois dans ma vie sur de la musique. Et une fois c’était sur Debout sur le zinc sur la chanson « Ma déclaration » à l’Olympia. Pour moi ils apportent une dimension à la chanson française. Ils manquent de médiatisation bien sûr. Ils ont un talent immense, infini et un amour de la chanson bien faite. Avec Simon on parle souvent de la structure d’une chanson. On a un vrai partage à ce sujet. Comment piocher les idées, comment les mettre dans le bon ordre… On a des discussions intéressantes sur les arrangements, sur le placement d’un chanteur, sur la place qu’on doit avoir nous dans la société. Il y a un amour réciproque. Ils ont une telle intelligence de vie, une telle force qui explose sur scène. Je suis vraiment fier d’être ami avec eux. ça me rend fort. Je veux surtout pas qu’on dise qu’on croise que des requins dans le métier de la musique. Il y a des gens qui me font avancer et ils en font parti.
  • « Sous mes cheveux » – Les Blérots de Ravel : Euh c’est pareil, c’est vraiment les grands frères. C’est peut-être entrain de s’inverser. Ils ont connus des hauts et des bas. Le groupe a beaucoup changé. Leur deuxième album est extraordinaire. Et dans celle-ci il y a tout l’humour. Ils t’emmènent dans un endroit auquel tu ne t’attends pas forcément. Il y a la tendresse, l’humour. Et tu le sens dans les arrangements. C’est ça qui est vraiment bien. Si j’en suis là aujourd’hui c’est un peu aussi grâce à eux. Sur la liste il faudrait aussi marquer Les joyeux urbains, Les bourettes, La crevette d’acier. On est clairement une famille. Et les Blérots ont une place particulière.

  • « Territorial pissings » – Nirvana : En 92 j’étais ado quand c’est sorti. C’est vraiment la fois où j’ai eu l’impression d’écouter du rock. Et j’ai senti qu’il se passait quelque chose dans l’histoire du rock au moment où j’écoutais l’album. J’ai eu l’impression d’être acteur du présent. Souvent la musique on se rend compte trop tard de ce que c’est. Et là on se disait que c’était un groupe qui allait rester pour toujours. Cette chanson est ultra bourrin. C’est ultra bon. Je l’ai écoutée en rentrant du bac dans mon jardin. Et c’est là que mes parents ont dit « Mais qu’est ce que tu fais mon dieu. Tu es habité par le démon mon fils. ». J’ai été beaucoup marqué quand Cobain est parti. C’est mes histoires de jeunesse.
  • « Golden Brown » – The Stranglers : Elle date du début des années 80. Et c’est un de mes premiers souvenirs de radio. Je trouve le son de cette chanson incroyable. ça commence avec un mélange de clavecin et d’un synthé. Sa voix est très classique. Et c’est complètement entêtant. Elle est un peu longue. C’est pas la plus réussi du monde, mais le thème est d’une force. C’est à la fois médiéval et rock. La batterie arrive assez tard. C’est hyper osé. Elle a pas de forme. Elle est juste bien. C’est une chanson qui contredit toutes les idées reçues, comme « une chanson doit faire telle durée » ou « tant de couplets tant de refrains ». On s’en fout. Une chanson c’est une bonne chanson. Point barre.
  • « Just like heaven » – The Cure : Je suis pas très « curiste ». Mais c’est un des plus grand groupe de l’histoire du rock. C’est un son inégalé. Je connais pas d’équivalent au niveau de la voix de Smith, mais au niveau des mixages aussi. C’est ultra rusé. Et c’est ça qui fait tout le charme. Cette chanson elle m’emmène ultra loin avec sa mélodie. J’aimerais un jour arriver à faire cette sonorité là. Tu peux reprendre des chansons guitares voix comme Ma préférence ou Girl des Beatles, mais pas cette chanson. Celle là est indissociable de ses arrangements. Les Cure c’est tout un bloc : le son, l’ambiance et l’imagerie. Au niveau musical je trouve ça imparable.
  • « Je suis venu te dire que je m’en vais » – Serge Gainsbourg : Il y a un thème qui dure 20 secondes et ça tourne. Et c’est toujours le même. Tu t’ennuies jamais. ça groove d’une force. Il y a plein de choses à entendre qu’on entend pas du premier coup. Il y a une partition de triangle par exemple qui est hyper agréable. Gainsbourg c’est un créateur incroyable. Je préfère ses débuts. J’aime bien jusqu’à fin 70. C’est un vrai amoureux des mots, de la chanson. Peu de ses chansons sont profondes en termes de messages. C’est peut-être ce qui en fait quelque chose d’aussi populaire. ça montre que les chansons ne sont peut-être pas là pour ça finalement. Elles sont faites pour voyager, pour emmener les gens. J’ai pas été blessé plus que ça quand il est parti. Je lui ai rendu hommage, mais j’ai l’impression qu’il avait fait ce qu’il avait à faire. Et qu’il était prêt à partir même si il était assez jeune. Mais c’est pas à la fin qu’il a fait le meilleur de son oeuvre.
  • « L’hymne à l’amour » – Edith Piaf : C’est peut-être la plus belle chanson d’amour jamais écrite. J’ai un très bon souvenir de cette chanson à titre personnel. Car avec Mr D on avait fait ce titre à la Cigale avec un film et les garçons faisaient les pitres derrière. Et moi je la chantais le plus sérieusement possible avec le plus d’amour possible. Et le mélange était assez surprenant. Les gens ont des souvenirs assez fort de ce moment là. Et on m’a aussi demandé de la chanter à un mariage dans l’église. Et ça m’a beaucoup touché. C’est une des fois où j’ai eu le plus le trac de ma vie. Car là c’était pour la vrai vie, pour des choses importantes. Et quand Piaf a appris la mort de Cerdan elle est montée sur scène l’a chantée et s’est évanouie à la fin. On est dans le roman total, dans la légende de la chanson française. C’est une très grande chanson.
  • « Requiem » – Mozart : Requiem pour moi c’est la plus grande oeuvre de musique de l’histoire. J’ai découvert le classique via la fac. On a étudié Requiem en parti. On touche à l’absolu. C’est pas de la chanson. C’est une pièce musicale. Mais c’est chanté. Je veux pas qu’on fasse de frontière. Je disais tout à l’heure que Hallelujah arrivait à me faire croire à des choses, c’est vrai aussi pour le requiem. Beaucoup de gens jugent le classique en disant que c’est rabaj’. Et je trouve ça dommage de pas faire l’effort de pénétrer. Après faut être guidé pour les gens qui ne connaissent pas du tout. Il peut y avoir une forme un peu abrupte au départ. Ils ne se rendent pas compte du niveau, d’oreille, de connaissance, d’inspiration que les mecs avaient à l’époque. Par rapport à aujourd’hui où tout le monde peut faire de la musique, ça n’a rien à voir. C’est juste que à l’époque il y avait tellement moins d’outils pour dire la chose. On ne peut pas imaginer tout ce que savais Mozart. En ayant étudié la musicologie, l’harmonie, la musique dans son ensemble, j’ai la chance d’effleuré ça. On touche à quelque chose de vraiment inspiré par les dieux. Aujourd’hui c’est encore une musique qui est utilisé en musciothérapie de l’autisme par exemple. Alors qu’aucune chanson de Christophe Maé l’est… Aucune. Je laisse à chacun le soin de faire sa propre conclusion. En tout cas pour moi ça ne pourra pas se démoder. Ce qui changera c’est la manière qu’auront les gens de communiquer sur ça. C’est hors du temps.
  • « Eja Mater, Fons Amoris » – Vivaldi : C’est l’apaisement le plus total. C’est le repos de l’âme. J’oublie tout à ce moment là. C’est chanté par un haute-contre. C’est à dire un homme qui a la voix aigue. C’est écrit pour ça. C’était l’actualité à ce moment là. C’est vraiment d’une grâce infinie.
  • « The girl from ipanema » – Stan Getz : Je suis allergique au saxophone sauf quand c’est joué comme ça par Stan Getz. Quand il dit des choses, il perd tout son côté drôle et kitsch. T’es pas obligé d’en jouer avec un chapeau penché vers l’avant et un cuir noir avec une cravate. Le morceau est incroyable. C’est chanté par Joao Gilberto et sa femme. Je suis fan de bossa nova. Je ne suis pas fan de musique brésilienne dans sa totalité. J’aime pas les arrangements salsa festifs. Ce qui me touche c’est une autre manière de penser la guitare et notamment les harmonies un peu raffinées. Et là y’en a à foison. C’est un titre qui a pas mal marqué ma vie.

Et quelques jours plus tard je reçu ce message : « J’ai oublié de parler de David Bowie « Space Oddity » dans ma playlist idéale. Il faut tout refaire »
Banco on remet ça l’année prochaine 😉

Le clip « La tristitude » :

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Concerts :

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